Publié le 25 Juin 2025
Le diagnostic de performance énergétique continue de faire l’objet de nombreuses critiques. Dans l’opinion publique, un DPE jugé imprécis ou incohérent évoque souvent la fraude. Les chiffres relayés sur le taux d’anomalies ne reflètent pourtant pas toujours la qualité du travail des diagnostiqueurs. Le ministère de l’Industrie et de l’Énergie l’a rappelé récemment, précisant que les données issues des contrôles de la DGCCRF concernent en majorité des aspects liés au droit de la consommation.
La DGCCRF contrôle avant tout le respect des règles commerciales : informations précontractuelles, affichage des tarifs, droit de rétractation, présence d’un médiateur, etc. En revanche, elle ne vérifie pas la précision des données saisies dans les logiciels de diagnostic. Les anomalies mentionnées ne désignent donc pas nécessairement un DPE erroné. Encore moins une fraude. Cela n’empêche pas certains médias ou décideurs de faire le raccourci. Interrogé à ce sujet, le ministère souligne que le taux d’anomalies diminue régulièrement depuis 2022, tout en rappelant que ces chiffres n’évaluent en rien la fiabilité des diagnostics.
Lorsque des pratiques douteuses sont mises en lumière, comme l’affaire des maisons neuves fictivement classées B, elles ne concernent que des situations isolées. Dans la majorité des cas, les diagnostiqueurs respectent leurs obligations réglementaires. C’est ce que confirme la DGCCRF elle-même dans son dernier bilan. Ces éléments ne signifient pas que le secteur est exempt de critiques. Mais accuser une profession entière de légèreté ou de manquement à ses devoirs sur la base de données partielles est inexact. Les erreurs de méthode peuvent survenir, mais elles ne sont ni systématiques ni révélatrices d’un dysfonctionnement global.
Le renforcement du contrôle est acté. La reconduction des enquêtes de la DGCCRF et l’adoption de la loi antifraude du 21 mai 2025 ouvrent la voie à des échanges accrus entre administrations, certificateurs et l’ADEME. Objectif : repérer plus facilement les incohérences, notamment dans le cadre des aides à la rénovation. En parallèle, le ministère insiste sur les efforts entrepris pour améliorer la formation des diagnostiqueurs et fiabiliser les outils. Un équilibre reste à trouver : assurer la qualité sans alourdir la charge des professionnels, souvent seuls sur le terrain et confrontés à des situations complexes.
Rappeler que le DPE est perfectible n’empêche pas de reconnaître le sérieux de la majorité des diagnostiqueurs. Encore faut-il faire la différence entre manquement administratif et défaillance technique.